Bioproduction 2030 : innover, former, collaborer pour bâtir l’avenir du biomédicament
19/06/2025

A l’occasion de la Journée Nationale de la Bioproduction de Biomédicaments qui s’est déroulée le 5 juin dernier au CIRC de Lyon, Julie MARION, Directrice des Opérations, de la Stratégie et Directrice Exécutive Life Sciences chez Efor, a animé une table ronde sur le thème de la « Bioproduction industrielle : un enjeu stratégique, technologique et humain ». Cette discussion riche et engageante a été portée par l’ambition de transformer en profondeur un secteur au coeur des transitions sanitaires et industrielles.
A ses côtés, des intervenants de premier plan tels que Stéphanie COLLOUD, Site Head and General Manager of France Operations (OXFORD BIOMEDICA), Carole SCHWINTER, CTO (MaaT Pharma), Sébastien POULLEAU, Directeur technique de (Sanofi), et Dominique AUDOUX, Directeur Technique (SEQENS). Ensemble, ils ont esquissé les contours de la bioproduction de demain – entre innovation technologique, infrastructures adaptatives et nouveaux défis humains.
« La bioproduction industrielle n’est pas seulement une activité technique. C’est un enjeu stratégique, une ambition collective qui mêle innovation, compétitivité, durabilité et attractivité. » — Julie MARION
Trois leviers pour transformer l’industrie
Technologies, infrastructures, talents : c’est sur ce triptyque que reposera la compétitivité de la filière d’ici 2030. Une échéance stratégique pour consolider une bioproduction à la fois compétitive, durable et résiliente.
1. Les innovations technologiques comme catalyseurs de transformation profonde
Automatisation, intelligence artificielle, jumeaux numériques… Ces technologies redessinent les processus industriels de bout en bout, de la R&D jusqu’à la distribution ; ils révolutionnent les méthodes de travail et de collaboration, accélérant les processus tout en garantissant une meilleure efficacité opérationnelle.
Les jumeaux numériques en particulier s’imposent comme des outils clés. En modélisant les équipements et bâtiments, ils optimisent la maintenance, limitent les arrêts de production et boostent l’efficacité opérationnelle.
Autre point de bascule : l’adaptation et l’évolution du cadre réglementaire. Des approches modernes telles que le GAMP 5, enrichies par la blockchain ou le machine learning ouvrent la voie à une conformité plus agile, sans freiner l’innovation. A une condition toutefois : disposer de ressources humaines formées, capables d’exploiter pleinement ces technologies.
2. Des infrastructures flexibles, tournées vers la durabilité
La révolution est aussi physique. Les sites de bioproduction se réinventent pour gagner en flexibilité et intégrer les principes de durabilité. Les installations modulaires et les environnements multiproduits, où la robustesse et la flexibilité coexistent, jouent un rôle central dans cette transition.
Illustration avec le site Modulus de Sanofi, inauguré en septembre dernier à Neuville-sur-Saône, peut produire jusqu’à 4 vaccins ou biomédicaments simultanément, et se reconfigurer en quelques jours ou semaines (plusieurs mois voire années dans des usines classiques).
Ce modèle modulaire devient un atout stratégique. Il permet d’intégrer différentes technologies (vaccins viraux, ARN messager, anticorps monoclonaux) tout en limitant l’impact environnemental et en respectant les exigences réglementaires. Résultat : des sites plus réactifs, plus durables et plus compétitifs.
Les enjeux environnementaux s’imposent également comme une priorité de la filière. Les nouveaux sites de production s’orientent vers des bâtiments neutres en carbone, utilisant des énergies renouvelables et une gestion optimisée de l’eau reflet d’une industrie qui se sait attendue sur ses responsabilités environnementales.
3. Capital humain : le pilier de la transformation
Derrière les machines, les Hommes. La bioproduction de demain ne se fera pas sans un investissement massif dans le capital humain. Car si certaines compétences émergent et deviendront incontournable à horizon 2030 (digital, data, automatisation), d’autres plus traditionnelles restent critiques. Techniciens de maintenance, opérateurs d’inspection, métiers de terrain : des savoir-faire essentiels mais souvent sous tension.
Pour répondre à ces défis, il est essentiel de repenser l’attractivité des métiers en éduquant les jeunes générations à mieux appréhender les évolutions technologiques et en valorisant les métiers techniques traditionnels. Le secteur doit également évoluer vers des modèles organisationnels plus agiles, inspirés par les start-ups, où autonomie, collaboration et innovation jouent un rôle central. Ces environnements favorisent une créativité accrue, tout en stimulant la motivation des équipes.
Adapter les organisations pour durer
Pour faire face à l’adaptation complexe requise par les infrastructures émergentes, deux impératifs se dessinent pour les industriels.
D’une part, l’externalisation ciblée de certaines expertises rares échappant à une maîtrise interne, et d’autre part, la formation continue des collaborateurs afin de renforcer et maintenir un noyau solide de compétences. Ces solutions ne constituent pas seulement une réponse aux transformations en cours, mais bien un levier stratégique incontournable pour garantir la pérennité et la compétitivité du secteur.
Autre impératif : consolider les partenariats entre industriels, prestataires, institutions académiques et investisseurs. Ces synergies sont fondamentales pour amplifier l’innovation, et préparer activement les talents de demain. Car sans cette quête d’excellence, l’alliance entre technologie, infrastructures et capital humain se révèle essentielle.
Une vision commune pour l’horizon 2030
« Faire de la France un acteur de référence du biomédicament en Europe repose sur une volonté forte et partagée d’avancer ensemble. » — Julie MARION
Cette table ronde a démontré que l’avenir de la bioproduction repose sur des choix et actions collectives alignées. Combiner innovation technologique, infrastructures solides et mobilisation des ressources humaines, permettra à la France de jouer un rôle majeur sur la scène européenne du médicament. L’énergie et la vision partagée par les participants lors de cet événement témoignent d’un engagement fort à relever les défis et concrétiser ces ambitions.
Une dynamique à prolonger
Nous remercions chaleureusement Stéphanie Colloud, Carole Schwinter, Sébastien Poulleau et Dominique Audoux pour la richesse de leurs contributions.
Merci également à France BioLead, Lyonbiopôle et l’Afpiral pour leur organisation, ainsi qu’à tous les participants, dont l’engagement et la curiosité ont fait de cet événement un espace d’échange stimulant et fédérateur.
Chez Efor, nous sommes convaincus que la transformation de la bioproduction passera par l’action collective et nous sommes fiers d’y participer. Cette rencontre en est un jalon. D’autres suivront, car le futur de la santé s’écrit dès aujourd’hui — et se construit ensemble.
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