L’expérimentation animale et les dispositifs médicaux : où en est-on ?
23/08/2023
Les animaux ont toujours été utilisés dans la recherche fondamentale et médicale pour garantir la sûreté et l’efficacité des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux avant leur utilisation chez l’Homme. Cependant, l’expérimentation animale soulève de nombreuses questions éthiques et se trouve au cœur de débats sociétaux.
C’est dans ce contexte que le principe des 3Rs (Remplacer, Réduire, Raffiner) a été établi et pose les fondements d’une recherche animale plus éthique et plus humaine.
Le principe des 3Rs encourage l’utilisation de méthodes alternatives à l’expérimentation animale tout en garantissant la qualité scientifique et améliorant le bien-être des animaux lorsque leur recours ne peut pas être évité.
Les 3R signifient :
- Remplacer les expériences conduites avec des animaux par des méthodes alternatives n’utilisant pas d’animaux lorsque c’est possible. Ces méthodes alternatives incluent : les tests in chemico, in vitro (culture cellulaire, culture cellulaire 3D, Organes Sur Puces (OSP)) et les modèles informatiques (modèles in silico, c’est-à-dire relations structure-activité, Quantitative Structure–Activity Relationship models (QSAR), read-across),
- Réduire le nombre d’animaux utilisés sans compromettre la validité scientifique des résultats,
- Raffiner les méthodes afin de réduire au minimum la souffrance et le stress des animaux de laboratoire et d’améliorer leur bien-être.
En 2010, le Parlement européen et le Conseil ont publié la directive 2010/63/EU relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques.
Cette directive requiert d’intégrer le principe des 3R et de considérer le bien-être animal lors des phases de développement, production ou lors de la réalisation de tests sur divers produits.
Dans le domaine des dispositifs médicaux, le règlement européen 2017/745/EU supporte l’application du principe des 3R dans le domaine de l’expérimentation animale énoncé dans la directive 2010/63/EU.
La norme ISO 10993-1 précise qu’il convient de réaliser les essais finaux sur les animaux uniquement si les données et les études in vitro n’ont pas fourni suffisamment d’informations quant à la biocompatibilité du dispositif médical.
De plus, la norme ISO 10993-2 spécifie les exigences minimales à satisfaire afin de garantir et de démontrer que des dispositions appropriées ont été prises concernant la protection des animaux utilisés dans les expérimentations animales à des fins d’évaluation de la biocompatibilité de matériaux utilisés dans les dispositifs médicaux.
Conformément au principe des 3R, des méthodes alternatives à l’expérimentation animale sont en cours de développement.
Les tests in vitro pour la génotoxicité sont déjà reconnus et mentionnés dans la norme associée (ISO 10993-3).
Pour les dispositifs médicaux, l’essai d’irritation cutanée in vitro basé sur des modèles d’épidermes humains reconstruits a été adapté et validé pour les extraits de dispositifs médicaux (ISO 10993-23).
La norme ISO 10993-23 énonce que les tests in vitro doivent être préférés aux tests sur animaux ou tests épicutanés sur l’Homme.
Des tests in vitro et in chemico ont été développés pour les cosmétiques et les substances chimiques pour d’autres paramètres, telle que la sensibilisation cutanée. Cependant, ces tests n’ont pas encore été adaptés et validés pour l’évaluation des dispositifs médicaux.
Plusieurs feuilles de route ont récemment été élaborées (par exemple par l’EPA, l’EFSA) pour soutenir la mise en place de nouvelles approches méthodologiques (NAMs) en vue de remplacer totalement les essais sur les animaux pour les produits chimiques.
Actuellement, il n’existe que quelques paramètres toxicologiques pour lesquels le remplacement intégral des études in vivo par des méthodes non animales a été accepté de manière à permettre la classification et l’étiquetage (CLP) ou à conclure sur les dangers : sensibilisation cutanée, irritation de la peau et des yeux et (partiellement) génotoxicité.
Pour les autres paramètres toxicologiques plus complexes, tels que la toxicité à doses répétées, la toxicité pour la reproduction ou la cancérogénicité, les exigences en matière d’informations obligatoires reposent toujours sur l’expérimentation animale.
La nécessité de combiner plusieurs approches pour évaluer ces paramètres plutôt que d’imaginer un seul test in vitro remplaçant un test in vivo est de mieux en mieux acceptée et comprise. Plusieurs initiatives explorent les possibilités de répondre aux exigences d’information standard par une combinaison d’approches, incluant l’utilisation d’essais de transformation cellulaire (CTA), de QSAR, de toxicocinétique et d’autres essais in vitro et outils informatiques.
Il est certain qu’une meilleure compréhension des effets toxicologiques sous-jacents est nécessaire pour remplacer les essais sur les animaux par des approches basées uniquement sur des informations mécanistiques provenant de systèmes in silico/in vitro.
Notre intervention
Le groupe Efor vous accompagne dans la mise en application de la norme ISO 10993-2 et le choix de modèles in vitro adaptés pour vos tests sur dispositifs médicaux.
Notre équipe d’experts est également formée à la sélection des échantillons de test, au suivi des essais et à la gestion des éventuelles non-conformités liées à ces derniers. Des audits des laboratoires prestataires peuvent également être proposés.
De plus, l’expertise de notre équipe est constamment actualisée grâce à une veille de l’état de l’art, des nouvelles approches et des modifications des normes.
Les équipes de la direction technique se tiennent à votre disposition pour vos projets, et joignables directement sur onedt@efor-group.com.
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